Notre plan pour protéger les océans
À l’occasion de l’UNOC, Volt tire la sonnette d’alarme sur l’état de santé des écosystèmes marins.

Du 9 au 13 juin aura lieu à Nice la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC). Alors que les convoitises s’aiguisent pour une potentielle exploitation des fonds marins et que la pêche intensive ne ralentit pas, il s’agit d’une occasion clé pour changer de logiciel et ne plus considérer les océans comme une simple réserve de ressources, mais comme le plus grand bien commun de l’humanité, essentiel au bon fonctionnement de notre planète. Sans une action rapide et décisive, le plus grand espace de vie de la planète pourrait se transformer en cimetière.
En effet, la détérioration par l’activité humaine de ces espaces au rôle crucial pour la biodiversité, le climat et la santé humaine ne fait que s’accélérer. L’un des principaux fléaux est une pollution plastique hors de contrôle : entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer. D’ici 2050, nos océans pourraient ainsi contenir plus de plastique que de poissons. Parmi eux, les microplastiques qui entrent dans la chaîne alimentaire et détériorent la santé publique mondiale.
En parallèle, les pratiques de pêche intensive et de pêche illégale épuisent les ressources halieutiques : au niveau mondial, depuis 1950, les prises ont plus que quadruplé. Ces captures trop nombreuses empêchent les populations de se renouveler, d’autant plus que la taille réduite des mailles de filets de pêche entraîne la capture indistincte des jeunes poissons.
Sur le plan climatique, les océans jouent également un rôle essentiel, en absorbant environ 90 % de la chaleur excédentaire générée par l’effet de serre. L’augmentation moyenne de la température des océans qui en découle engendre de plus en plus de phénomènes climatiques dangereux : sécheresses, épisodes d’inondations, fortes grêles, apparition de tornades…
À cela s'ajoutent d’autres problèmes liés à l’acidification des océans, aux conséquences d’une éventuelle exploitation des fonds marins, à la pollution chimique liée à l’industrie et au transport maritime ou encore au surtourisme.
Face à cette situation profondément préoccupante, Volt appelle les pays du globe, européens en tête, à un indispensable sursaut. À cette fin, nous proposons cinq grands axes d’action :
Renforcer le rôle de la France dans la diplomatie internationale en matière de protection marine
Être force de proposition lors du Sommet des océans à Nice, et jouer un rôle accru au sein de l’Agence européenne pour la sécurité maritime.
Participer activement au Programme des Nations Unies pour l’environnement, en particulier à sa division en charge des affaires maritimes.
Renforcer la coopération avec les États en avance sur les questions maritimes et les enjeux environnementaux.
Lutter contre la pêche illégale et non durable
Rallier un nombre suffisant d’États en vue de la mise en œuvre effective de l’Accord de l’OMC visant à mettre fin aux subventions à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, ainsi qu’à la surpêche.
Interdire les filets de pêche électrique ainsi que toute technique de pêche destructrice des fonds marins.
Encourager la recherche et le développement en Europe de filets de pêche biodégradables.
Engager un plan de transformation des flottes de pêche européennes pour abandonner le chalut de fond et sa version industrielle, la senne démersale d’ici à 2030.
Renforcer les moyens des organismes de contrôle, notamment pour assurer la sécurité des observateurs, ainsi que la traçabilité et la transparence des activités de pêche.
Doter les espaces maritimes d’une gouvernance protectrice
Étendre les aires marines protégées en France et inciter d’autres États membres de l’Union européenne à adopter des démarches similaires, avec pour objectif d’inclure 30% des eaux européennes, dont un tiers sous « protection stricte ».
Placer sous protection stricte les zones de frai et de croissance des poissons.
Réformer la gouvernance internationale des océans pour aboutir à terme à une autorité unique de régulation juridiquement contraignante.
Mettre en place un système d’identification et de suivi des engins de pêche afin de prévenir et détecter les pollutions, abandons, pertes et rejets en mer.
Interdire la construction et l’exploitation de navires de croisière XXL ayant un impact destructeur sur les écosystèmes marins. Interdire leur accostage dans les ports européens et leur circulation dans les eaux européennes.
Promouvoir l’élaboration d’un droit maritime européen en faveur de la protection de l’environnement.
Construire un nouveau paradigme d’usage de l’Océan
Affirmer que la protection de l’océan constitue une règle générale, et que toute exploitation doit être encadrée par le principe de précaution tel que défini dans la Déclaration de Rio (1992).
Adapter les règles du droit de la concurrence en matière de pêche et de transport maritime, afin de responsabiliser les entreprises européennes dont les activités compromettent le renouvellement des espèces maritimes, et les amener à pratiquer une pêche durable.
Assurer une transition économique et un financement durable
Favoriser, au niveau européen, la structuration d’un véritable marché du démantèlement des navires, intégré dans une logique d’économie circulaire, de la construction à la fin de vie.
Encourager le développement du financement bleu pour soutenir des projets durables liés à la protection des océans et de la biodiversité marine.