Une loi Duplomb à hauts risques
Volt dénonce un texte cynique et lâche qui met en danger l’avenir de notre modèle agricole.

Le lundi 26 mai, l’Assemblée nationale a voté une motion de rejet préalable de la proposition de loi “Duplomb”.
Cette manœuvre a permis de faire esquiver à ce texte provenant du Sénat tout débat à l'Assemblée, le renvoyant directement vers une commission mixte paritaire entre 7 députés et 7 sénateurs.
Si la surmultiplication des amendements à des fins d’obstruction nuisent à la bonne conduite des débats dans nos chambres parlementaires, elle ne saurait justifier d’ôter à l’Assemblée son rôle de législateur au profit du Sénat.
Dans ce contexte, Volt appelle les différentes forces politiques à préserver le climat de délibération apaisé censé régner dans les deux chambres, qui est essentiel pour la bonne santé de notre démocratie représentative.
Cette procédure de contournement est d’autant plus problématique que le texte introduit de nombreux retours en arrière, menaçant les ambitions de l’État en matière d’environnement et d’agriculture durable. La volonté de mettre sous tutelle l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) est ainsi extrêmement dangereuse car il est essentiel de préserver des organismes indépendants pouvant produire des données et des consignes fiables sur la santé et l’environnement.
Le retour de certains pesticides néonicotinoïdes est également désastreux car il entérine l’absence de volonté pour rechercher des alternatives aux produits chimiques dangereux.
Volt s’inquiète plus largement de la dynamique délétère qui s’est enclenchée au Parlement depuis le projet de loi d’orientation agricole. À force de calculs populistes court-termistes laissant la part belle aux lobbys plutôt qu’aux études scientifiques, nous sommes en train de mettre en péril la qualité de nos sols et par-là donc le futur même de notre agriculture.
Plutôt que de s’accrocher à des modèles agricoles qui ne sont plus soutenables par nos sols et nos ressources en eau potable, et qui mettent en danger la population, au premier rang desquels les agriculteurs eux-mêmes, Volt propose de construire un modèle d’agriculture régénérative, en accompagnant nos agricultrices et agriculteurs dans la mise en place de ces méthodes. Cela passe en premier lieu par une réforme ambitieuse de la PAC, fléchant ses moyens vers les petites exploitations vertueuses.