Tous les obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza doivent être levés
Au début de ce mois, 118 Palestiniens ont été tués et 760 blessés alors qu'ils tentaient d'accéder à l'aide humanitaire dans l'ouest de la ville de Gaza. Cet incident montre à quel point la population palestinienne a besoin de nourriture et à quel point les normes, l'ordre et le droit international humanitaire se sont dégradés à Gaza, de sorte que la seule action responsable est de mettre fin aux combats dès maintenant.
Au début du mois, 118 Palestiniens ont été tués et 760 blessés alors qu'ils tentaient d'accéder à l'aide humanitaire dans l'ouest de la ville de Gaza. Le "massacre de la farine" est injustifiable et nous soutenons la demande du service diplomatique de l'Union européenne pour une enquête internationale impartiale.
Cet incident illustre à quel point le peuple palestinien est désespéré de recevoir de la nourriture et à quel point les normes, l'ordre et le droit international humanitaire ont été tellement dégradés à Gaza que la seule action responsable est d'arrêter les combats maintenant.
Il n'y a pas de temps à perdre pour conclure les négociations sur le cessez-le-feu et pour que toutes les parties cessent les hostilités. Le Hamas doit libérer les otages restants et mettre fin à son autorité sur Gaza ; le gouvernement israélien doit cesser immédiatement son offensive militaire, tout en cessant de s'opposer à la création d'un État palestinien.
Une offensive terrestre israélienne à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens ont trouvé un refuge temporaire sans autre endroit où aller, ne peut être justifiée. L'arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) stipule qu'Israël a l'obligation d'empêcher un génocide à Gaza et doit agir en conséquence. L'aide humanitaire doit circuler sans entrave et tout obstacle à l'acheminement d'une aide adéquate doit être levé. L'eau et la nourriture, entre autres services de base, doivent être fournis. Toutes les parties concernées doivent se conformer à la décision de la CIJ et la communauté internationale doit agir en conséquence. En ce sens, l'UE doit assumer sa responsabilité de prévenir les violations du droit international, comme l'a également souligné la décision de la Cour néerlandaise du mois dernier, interdisant l'exportation de pièces détachées de chasseurs F35 vers Israël. Il est important de noter que l'UE et ses États membres ont l'obligation morale de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.
Toute décision relative au financement de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) doit être prise dans ce contexte précis. Les accusations formulées dans les rapports des services de renseignement israéliens concernant la complicité du personnel de l'ONU avec les terroristes lors de l'attentat du 7 octobre sont graves et font l'objet d'une enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l'ONU. Entre-temps, l'UNRWA a licencié les membres du personnel accusés, mais les États-Unis et plusieurs pays de l'UE ont néanmoins suspendu leur financement à l'UNRWA, les ressources restantes devant durer jusqu'à la fin du mois de mars. Cette mesure aura pour effet de compromettre les services vitaux fournis par l'UNRWA ainsi que par d'autres organisations telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), qui dépendent largement de l'infrastructure irremplaçable de l'UNRWA.
L'UNRWA opère dans les territoires palestiniens et les pays environnants depuis plus de sept décennies, fournissant un large éventail de services de base, notamment dans les domaines de l'alimentation, des soins de santé et de l'éducation. Si les aspects problématiques des opérations de l'organisation sont soulevés à juste titre, l'UNRWA est aussi, par conception, une organisation dont dépendent de nombreux Palestiniens en l'absence d'une solution politique durable.
Nous pensons qu'en ce moment de catastrophe humanitaire, les questions politiques sous-jacentes ne doivent pas être autorisées à miner ou à dépasser la mission humanitaire de l'UNRWA. Veiller à ce que l'aide parvienne aux civils est un impératif en vertu du droit humanitaire international. Par conséquent, nous appelons les donateurs qui ont suspendu leur financement à revenir sur leur décision (comme l'ont fait certains États tels que la Suède, l'Australie et le Canada) ou, à tout le moins, à réorienter ces fonds pour qu'ils parviennent à Gaza par d'autres moyens crédibles. Toutefois, comme l'ont déclaré plusieurs organisations humanitaires travaillant à Gaza, il est impossible de remplacer l'infrastructure de l'UNRWA en période de famine, de maladie et de guerre atroce.
Les civils de Gaza ont besoin d'une aide humanitaire sans entrave dès maintenant. La sauvegarde de l'intégrité des organisations humanitaires et la mise à disposition de l'aide à ceux qui en ont besoin doivent être des objectifs complémentaires, et non mutuellement exclusifs.