S'engager ou se retirer : L'Europe mérite un vrai leadership

Ils ne le sont pas, ils ne l'ont pas.

Depuis des mois, nous voyons les dirigeants politiques européens se démener et trébucher dans une démonstration embarrassante d'impuissance et d'incompétence. Même en temps de crise, les dirigeants nationaux ne peuvent se résoudre à mettre l'Europe au premier plan et à avoir une vision commune.

Résultat : l'Europe n'a pas de place à la table des négociations.

Notre destin se décide à Washington, au Kremlin ou à Beijing. Ou en Alaska, où les deux mafieux nous feront une offre que nous ne pourrons pas refuser. Les dirigeants européens attendent anxieusement la suite des événements, comme un cerf figé dans les phares d'une voiture. Jusqu'à présent, la stratégie a été l'apaisement.

Mais lécher les bottes des tyrans n'est pas du leadership, c'est lâchement donner des coups de pied dans une boîte sur la route. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de route.

Les Européens méritent un véritable leadership. Un leadership qui défende les Européens, notre sécurité, notre prospérité et nos valeurs. Un leadership qui ne nous laisse pas à la merci de forces extérieures, mais qui rend l'Europe puissante.

Bien sûr, il y a eu beaucoup d'activités ces derniers temps, mais aucune d'entre elles ne renforce réellement l'Union européenne. Au contraire. Elles ont conduit à une nouvelle renationalisation du pouvoir et à une désintégration tranquille de l'Union.

Si nous n'aimons pas être dirigés par Trump, Poutine et Xi, nous devons changer d'Europe. La stratégie qui nous a mis dans ce pétrin ne peut en aucun cas être la solution pour en sortir. Les réponses du siècle dernier sont inutiles pour le monde d'aujourd'hui. Si nous voulons que l'Europe change, les citoyens doivent se l'approprier et s'exprimer.

Le changement ne se fera pas tout seul, nous devons le provoquer.

Nous ne devrions pas féliciter les dirigeants politiques pour leur concurrence avec les autres pays de l'UE ou pour leur obstruction à l'unité européenne, mais pour l'unité de l'Europe.

Nous ne devrions pas les récompenser pour avoir maintenu l'Europe dans un état de faiblesse, mais pour avoir donné la priorité à l'Europe.

Nous devons exiger un leadership pour une Union européenne puissante. Les dirigeants actuels doivent s'engager ou se retirer.

Ceci est une traduction du Substack hebdomadaire de Sophie in´t Veld. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement les positions officielles de Volt.

Elle a été élue membre du Parlement européen en 2004, puis réélue en 2009, 2014 et 2019 pour le D66 hollandais. Pour élections européennes de 2024, elle était tête de liste de Volt Belgique.