Le budget 2025 doit ouvrir une réflexion plus large sur nos finances publiques

Volt considère le budget élaboré dans l’urgence par le gouvernement Bayrou comme acceptable. Cependant, une réflexion structurelle sur nos finances publiques est indispensable afin de préserver nos investissements d’avenir.

7 févr. 2025

Après un déficit à 6,1% du PIB en 2024, la charge de la dette atteint environ 50 milliards d’euros dans le budget 2025, une somme comparable à notre budget de défense. Face aux niveaux inédits d’endettement public de la France, il est aujourd’hui impératif de s’attaquer au problème de l’équilibre budgétaire. Que ce soit pour nous prémunir de l’alourdissement du poids de la dette dans nos dépenses – alors que les taux d’intérêts sont remontés –, pour préserver la crédibilité de nos engagements européens ou pour dégager des marges de manœuvre budgétaires en prévision de futures crises, nous ne pouvons plus nous permettre de regarder ailleurs.

Face à cette situation difficile, Volt appelle à utiliser le meilleur levier disponible pour engager nos investissements d’avenir, en particulier environnementaux, économiques et de défense : leur mutualisation au niveau européen. Les avantages en sont immédiats : économies d’échelle, crédibilité financière sur les marchés et force de frappe décuplée. Il est essentiel pour la France de s’engager pleinement en ce sens lors de l’élaboration prochaine du budget pluriannuel de l’UE.

Dans l’immédiat, Volt se satisfait de l’adoption de mesures visant à contrôler le dérapage budgétaire, comme les taxes sur les transactions financières, les rachats d’action ou les billets d’avion. Il est néanmoins regrettable de ne pas avoir poursuivi le principe de gel des pensions de retraite supérieures à un certain seuil, alors même que le niveau de vie de nos retraités par rapport aux actifs est l’un des plus hauts en Europe. Nous déplorons également la limitation sur un an de la contribution des hauts revenus, alors qu’elle permet de rectifier en partie une inégalité devant l’impôt exposée par les travaux de Gabriel Zucman. 

Volt met cependant en garde contre les attaques indignes et infondées envers les agences de l’État, comme l’ADEME, l’OFB ou l’Anses. Plusieurs propositions poussées par le Sénat, comme la suppression de 4000 postes d’enseignants ou le rajout de jours de carence aux fonctionnaires, ne sont que le reflet de fantasmes sans prise avec le réel : la situation des fonctionnaires s’est depuis longtemps largement dégradée et l’Éducation nationale fait face à un criant manque de moyens. La réduction des dépenses ne doit pas servir de prétexte à une croisade dissimulée contre les politiques environnementales et la fonction publique.

Dans un second temps, Volt appelle au lancement de réformes structurelles pour équilibrer de manière durable nos finances publiques. Il est temps, par exemple, de se pencher sur l’efficacité des multiples niches fiscales existantes. Nous souhaitons également revoir le fonctionnement de nos collectivités territoriales, et ce pour augmenter l’efficacité et la visibilité de leurs missions, ainsi que pour éliminer les dépenses engendrées par la multiplication des échelons administratifs. La question de la suppression de l’échelon départemental devra être posée. La Sécurité Sociale doit elle aussi retrouver à terme un budget équilibré. Cela nécessite de revoir le système de financement qui repose uniquement sur les actifs et de diminuer les exonérations de charges, qui représentent aujourd’hui 75 milliards d’euros. Enfin, nous plaidons en faveur d’une réforme des retraites sur la base d'un système à points, qui soit durablement équilibré et juste.

Prenons tous notre retraite...

Nos propositions sur notre système de retraites.