MaPrimeRénov’ : un coup d’arrêt délétère

Volt s’inquiète d’une décision qui compromet la transformation, pourtant essentielle, de notre parc immobilier.

9 juil. 2025
Un panneau solaire est installé sur un toit en pente

Le mercredi 4 juin, le ministre de l’économie Éric Lombard a annoncé la suspension du dispositif d’aide à la rénovation énergétique des bâtiments MaPrimeRénov’, cette dernière devant être rétablie avant la fin de l’année. Cette suspension dont la durée reste incertaine s’accompagne d’une révision des modalités du dispositif pour limiter les fraudes, là encore très floue à l’heure actuelle. Si les petits travaux, les monogestes, seront finalement épargnés, cela n’en reste pas moins un coup d’arrêt pour la filière. 

Alors que le programme commençait enfin à prendre une envergure à la hauteur de ses ambitions (le nombre de rénovations d’ampleur s’est multiplié par trois au premier trimestre), Volt déplore une décision à courte vue, qui dénote une minimisation des lourds enjeux climatiques et sociaux liés au dispositif MaPrimeRénov’. S’il existe effectivement des fraudes et des détournements de cette aide qu’il convient de juguler, cela ne saurait justifier de stopper l’élan d’un programme nécessitant de la clarté et de la visibilité pour que les particuliers y aient recours et que les professionnels soient en mesure de suivre la demande. Que ce soit l’augmentation des factures de gaz pour le chauffage hivernal, les épisodes caniculaires en été ou le réchauffement planétaire dépassant 1,5 C°, tout souligne pourtant l’importance vitale de ce programme.

Volt demande donc au gouvernement d’inscrire MaPrimeRénov’ dans le temps afin de donner de la lisibilité aux entreprises comme aux propriétaires, en s’engageant à le doter de 4,5 Mrd d’euros par an jusqu’à 2030. Ces moyens renforcés devront permettre de prioriser les rénovations énergétiques profondes, plus efficaces que les mono-gestes. Nous proposons également de mettre en place des contrôles ex post des rénovations énergétiques comme cela se fait en Allemagne, pour limiter les détournements du dispositif.

Dans un contexte budgétaire tendu, Volt appelle l’ensemble du personnel politique à ne pas se tromper de priorités en ne perdant pas de vue les coûts colossaux que signifierait un abandon des investissements environnementaux. Conserver une planète vivable n’a pas de prix.