Heureusement, les journaux ont de la mémoire !
Le Monde et Libération pour ne citer qu’eux, nous proposent un florilège de commentaires, d’analyses et de références pour aider les citoyens à essayer de voir clair dans la terrible confusion née d’une dissolution hasardeuse et d’élections qui n’ont aucune chance de se dérouler dans une sérénité propice à l’exercice d’une saine démocratie.
Une campagne qui escamote toute réflexion de fond
Hier, Le Monde sous ce titre proposait une analyse de madame Blanche Leridon Directrice éditoriale de l’Institut Montaigne et voici un extrait :
Cette campagne express est doublement problématique. Elle escamote toute réflexion programmatique de fond et incite à céder à l’appel des promesses intenables.
Elle insulte donc l’avenir, entérinant un inéluctable renforcement de la déception et de la défiance.
Elle est ensuite appréhendée par le seul prisme de ses « coups » quotidiens, ses ralliements et reniements, ses petites phrases ou ses noms d’oiseaux.
Les Français, abasourdis, suivaient les évolutions minute par minute de ce mauvais vaudeville qui n’avait pas le panache de ces bonnes séries politiques auxquelles certains ont voulu les comparer.
Des candidates et candidats investis et soutenus par le Rassemblement national pour les législatives défendent des positions bien plus extrémistes que le président du parti, Jordan Bardella, sur plusieurs thématiques majeures.
Aujourd’hui toujours Le Monde nous livre un décryptage des investitures des candidats d'extrême droite :
Le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont investi de multiples candidats et candidates ayant tenu des propos antisémites, complotistes ou pro-Kremlin, à rebours des déclarations de la direction du parti, qui n’a pas donné suite aux demandes d’explications du Monde.
On parle ici de 39 candidats investis par le RN et des groupes apparentes dans toute la France.
Dans les pays d’Europe où l’extrême droite est au pouvoir, une bien rance expérience.
Enfin Libération propose aujourd’hui une visite des pays européens ayant fait l’expérience de l’extrême droite :
Droits des immigrés, réchauffement climatique, liberté d’expression… Quand ils exercent le pouvoir, seuls ou en coalition, les partis nationalistes grignotent insidieusement les acquis de l’Etat de droit. Et laissent derrière eux des mesures difficiles à détricoter et des séquelles béantes au sein des populations.
C’est, en Suède, une proposition de loi visant à obliger les fonctionnaires, comme les enseignants ou les soignants, à dénoncer à la police les personnes sans papiers avec lesquelles ils sont en contact.
C’est, en Italie, l’élection au suffrage universel du Premier ministre, la «mère de toutes les réformes» lancée par la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, et dénoncée par l’opposition comme une dérive dangereuse pour le pluralisme démocratique.
C’est encore, en Hongrie, un texte en vigueur criminalisant le financement étranger des partis et des ONG, une manière de museler les acteurs de la société civile et les derniers médias critiques du pouvoir, comme en Russie.
Ce qui est réconfortant, dans ces circonstances, c'est que les journaux, du moins certains, se sont réveillés et plutôt que de continuer à tendre leurs micros aux acteurs majeurs de la politique française telle qu'aujourd'hui , même quand ils sont sujet à caution, ouvrent leurs colonnes et leurs archives aux informations et analyses dont les citoyens ont besoin aujourd'hui pour se forger une opinion.