Zoomers ! Les jeunes et l'Europe
"ZOOMER ! Un jeune, une voix" est la nouvelle saison d’un podcast qui écoute les jeunes Européens de la Génération Z, ceux que la presse anglophone surnomme parfois "Zoomers". Un surnom inspiré de "Boomers" avec le Z de 'Zoom', allusion à l’agilité digitale de ceux qui sont nés entre 1997 et 2010, avec les réseaux sociaux.
Comment l’Union Européenne est-elle perçue par ses jeunes citoyens? Ses institutions basées à Bruxelles la rapprochent-elles de ceux qui y vivent? Qu’attend la jeunesse d’une Europe souvent taxée d’élitiste?
Il nous est très difficile d'entrer en contact avec les Belges
L’"eurobubble", vous savez, ce terme qui désigne le microcosme des institutions européennes, généralement vues comme lointaines et complexes.
Les jeunes stagiaires et travailleurs de l'Europe en conviennent : "il nous est très difficile d'entrer en contact avec les Belges", "il y a une certaine séparation avec le vrai Bruxelles", "c’est vrai que l’UE tend à être très fermée, parce qu’elle est compliquée et difficile", entend-on un jeudi soir dans un des bars bondés de la Place du Luxembourg, "Plux" pour les habitués.
Si loin, si proches?
Non loin de là, quelques skateurs profitent de l’esplanade du Parlement européen, style décontracté contrastant avec la rigueur des travailleurs qui y passent à la hâte en journée. Quel rapport ces institutions entretiennent-elles avec les jeunes qui partagent avec elles la même ville ?
Une (rare) étude sur le sujet (Si loin, si proches ? La perception par les citoyens de la présence des institutions internationales à Bruxelles) nous apprend que le Bruxellois est finalement un européen comme un autre. Entendez, que la distance souvent pointée entre l’Union européenne et ses citoyens est la même, qu'elle soit ou non notre voisine.
Pour nous rendre compte du fossé, nous avons arpenté le quartier européen avec quatre jeunes qui fréquentent une association (Les Ambassadeurs d’expression citoyenne) proche de la Commission, sans pour autant connaître l’institution.
Ce n'est pas mon Bruxelles à moi
"Ce n’est pas mon Bruxelles à moi" lance Nordin, étudiant de l’ULB de 22 ans, lorsqu’on l’emmène dans ce quartier dont on dit volontiers qu’il est sans âme, "c’est un Bruxelles élitiste". Comme l’Union Européenne ? "Une entité qui ne parle pas assez de nos galères de jeunes", répond Mahé, jeune bruxelloise de 17 ans qui ne se sent pas représentée par des eurodéputés selon elle trop âgés.
"Il faut qu’on vienne nous chercher sur ce qui nous intéresse, sur les réseaux sociaux, à l’école", préconise Giulia, universitaire de 20 ans. Dans cet épisode, les jeunes appellent aussi les médias à parler plus positivement de l’Europe et invitent celle-ci à davantage sortir de ses quartiers pour mieux appréhender leurs réalités.