Le cessez-le-feu est un premier pas important vers une paix durable au Moyen-Orient
La fin de cette guerre dévastatrice est peut-être imminente, mais le travail politique en vue d'une coexistence durable et pacifique doit maintenant commencer. L'UE doit s’interroger sérieusement sur le rôle qu'elle souhaite jouer sur la scène internationale.
La déclaration d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est une étape importante dans la désescalade d'une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et causé des destructions et des souffrances à grande échelle. Les images de Palestiniens et d'Israéliens célébrant l’accord dans les rues montrent à quel point ce moment est un profond soulagement. Toutefois, ce cessez-le-feu n'est qu'une première étape.
Cet accord est sur la table depuis mai 2024, et les souffrances humaines endurées avant et après ne peuvent être justifiées, pas plus que la mort d’au moins 80 personnes, tuées par les frappes israéliennes à Gaza après l'annonce de l'accord mercredi.
De nombreuses questions subsistent quant aux conditions de vie à Gaza et à l'avenir de la région dans son ensemble. Volt estime que seule une solution politique respectant le droit à l'autodétermination et à la sécurité des deux peuples, et offrant des perspectives crédibles de coexistence pacifique, peut mettre fin au cycle de la violence et du traumatisme. Le dialogue, qui semble actuellement impossible, doit être relancé car seule une solution politique permettra de vaincre les forces extrémistes. La sécurité des Israéliens et des Palestiniens, leur désir de paix et de liberté ne doivent pas être traités comme un jeu à somme nulle.
En outre, cette guerre a entraîné une érosion des normes internationales. Le soutien et le respect des institutions et des tribunaux internationaux chargés d'enquêter sur les crimes de guerre et les violations du droit international sont donc essentiels. L'UE, en tant que défenseur de l'État de droit et siège de la Cour pénale internationale et de la Cour internationale de justice, a la responsabilité particulière de faciliter et de préserver l'impartialité de ces procédures.
En prenant du recul sur ces mois de guerre, il est clair que l'UE n'a pas réussi à mettre en place une politique étrangère cohérente et efficace. Cet accord a été négocié avec le soutien de l'Égypte, des États-Unis et du Qatar. Pendant ce temps, l'UE a laissé à ses États membres la possibilité d'agir de manière désordonnée, en contradiction flagrante les uns avec les autres, réduisant ainsi à néant son potentiel diplomatique. L'Europe a ainsi contribué à créer un climat international d'indécision dans lequel le conflit a pu s'éterniser. L'UE doit maintenant faire son autocritique et travailler à une politique étrangère cohérente, unifiée et humaine.
La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a rencontré hier le Premier ministre de l'État de Palestine, Muhammad Mustafa. Nous saluons l'aide de 120 millions d'euros affectée à la reconstruction de Gaza et souhaitons voir des actions concrètes pour soutenir la construction d'un État palestinien reconnu internationalement. Nous attendons également de Mme Kallas qu'elle exerce son leadership et qu'elle obtienne le même type d'engagement de la part des ministres des affaires étrangères de tous les États membres.
Le cessez-le-feu pourrait mettre fin à la guerre de Gaza la plus meurtrière à ce jour, mais si les conditions générales ne sont pas modifiées, notamment la fin négociée de l'occupation illégale de la Cisjordanie et l'arrêt de toutes les politiques de discrimination systématique qui y sont liées, l'histoire risque malheureusement de se répéter. L'UE, en tant qu'acteur diplomatique majeur, doit travailler dur pour contribuer à une paix globale et durable qui mettrait enfin un terme au conflit et garantirait une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens.