République Démocratique du Congo : Il est urgent de rétablir la paix dans la région du lac Kivu
Volt dénonce les exactions du M23 et l'ingérence du Rwanda dans l’est de la RDC ainsi que l’exploitation illégale des ressources naturelles qui en découle. Ce conflit est un désastre pour les populations locales ainsi que pour la stabilité de la région.
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Depuis trois décennies, l’est de la RDC est le théâtre d’un conflit protéiforme entre le gouvernement et des forces rebelles, dont le Mouvement du 23 Mars (ou M23) est le dernier avatar. Cette guerre civile qui ravage la région du Nord-Kivu est caractérisée par d’innombrables crimes de guerre – dont des viols – contre les civils de la part des groupes armés.
En parallèle, on assiste à un pillage systématique des ressources naturelles, dont les Congolais sont les principales victimes. Parmis eux, des dizaines de milliers d’enfants qui travaillent dans des conditions inacceptables que l’on peut qualifier d’esclavage moderne. Le cobalt, coltan, le tantale et autres minerais censés contribuer au développement du pays servent en réalité à alimenter des économies étrangères, au détriment du peuple congolais pour qui ces ressources s’apparentent davantage à une malédiction. Il est temps que ces richesses permettent enfin au Congo de se développer, et non d’entretenir la guerre et l’exploitation.
Documenté de longue date, le rôle du Rwanda dans cette situation ne peut plus être ignoré. Kigali soutient activement des groupes armés qui terrorisent les populations et facilitent l’exploitation illégale des ressources congolaises. Ce pillage organisé se fait au prix d’un chaos perpétuel dans la région, empêchant toute stabilité.
Volt appelle à des sanctions renforcées contre le M23 et les acteurs impliqués dans ce commerce illégal de « minerais du sang » et à une réponse ferme face à l’ingérence de Kigali, passant par des sanctions ciblées à l’encontre du régime et des minerais concernés. Le terrible génocide des Tutsis rwandais ou les intérêts géopolitiques ne sauraient justifier une quelconque complaisance à l’égard du soutien de Paul Kagamé au M23. De son côté, la RDC doit respecter son engagement de neutralisation définitive des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé visant à renverser le président Paul Kagamé.
Il est impératif que les organisations régionales – qu'il s'agisse de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) ou de l'Union Africaine – interviennent de manière décisive et coordonnée pour mettre un terme définitif aux hostilités. Volt France soutient l’esprit du processus de Luanda mené par le président de l'Angola, João Lourenço, bien qu’il n’ait manifestement pas pu aboutir à une résolution durable du conflit. Nous appelons à une reprise rapide de négociations associant les puissances impliquées afin de trouver une solution durable, pacifique et politique.
Il est nécessaire qu’un tel processus dispose du soutien explicite des acteurs directs ou indirects du conflit. L'Union européenne devrait jouer un rôle clé en appuyant ce processus, notamment en soutenant la mise en place d'une force panafricaine de maintien de la paix sur le terrain et disposant de la légitimité nécessaire. L'Europe est directement concernée, non seulement en raison de ses liens économiques et politiques avec la région, mais aussi parce qu'elle abrite une importante diaspora d'Afrique centrale, dont de nombreux membres voient leurs proches et leurs communautés touchés par ce conflit. L’Union a tout intérêt à œuvrer pour une résolution rapide et durable de la guerre.
Le reste du monde ne peut continuer à fermer les yeux sur cette tragédie à ciel ouvert, au cœur d’une bataille pour le contrôle d’un sous-sol dont la richesse aiguise les appétits. La communauté internationale doit ainsi cesser de détourner le regard et prendre ses responsabilités afin de mettre fin à cette situation intolérable, avec pour priorité la lutte contre le travail des enfants dans la région.