France, Allemagne, les gouvernements meurent, l’Europe demeure

Le dernier Eurobaromètre du 29 novembre montre que la confiance des Européens dans les institutions européennes est au plus haut : avec un taux à 51% cette année, c’est bien plus que la confiance qu'ils accordent à leurs propres gouvernements nationaux.

Si nous restons lucides sur les faiblesses du modèle actuel d’organisation des institutions européennes, nous nous réjouissons de ce baromètre, qui nous encourage à poursuivre notre action pour rapprocher toujours plus citoyennes et citoyens.

4 déc. 2024

Dans le contexte actuel où les gouvernements allemands et français viennent de tomber l’un après l’autre, les institutions européennes maintiennent une stabilité et une cohésion relativement inédite à l'échelle du continent.

C’est probablement une des raisons de l’intérêt et de l’attachement accrus des citoyens européens à leur égard. C'est aussi pour cette raison que Volt a soutenu le nouveau collège de la Commission : cette stabilité doit permettre  de répondre aux priorités du dérèglement climatique, de l’invasion russe en Ukraine et de la compétition technologique, et donc de continuer à mettre en œuvre le Green Deal, de soutenir Kiev, et d’investir dans notre recherche et dans l’innovation à l’échelle du marché unique comme le recommande le rapport Draghi. 

Nous réclamons également des réformes du fonctionnement de l'Union européenne pour la rendre plus efficace et juste, avec par exemple la fin de l’unanimité et un passage au vote à la majorité qualifiée au Conseil en matière de politique étrangère et de défense mais aussi de fiscalité.

C’est impératif pour empêcher des gouvernements populistes ou réactionnaires comme celui de Viktor Orbán de prendre en otage l’Union dans des moments de crise et de vulnérabilité, comme cela s’est vu ces dernières années concernant la défense ukrainienne ou la gestion mutualisée et humaine de l'accueil des migrants et réfugiés en Europe.

C’est essentiel pour s’entendre enfin sur une harmonisation fiscale, indispensable pour éviter les distorsions de concurrence au sein du marché unique et redonner aux États les marges budgétaires dont ils ont cruellement besoin.

Aujourd'hui, l'Union européenne compte : nous avons plus que jamais besoin d'elle pour répondre à nos défis, et nos concitoyens le constatent de plus en plus. Dès lors, la sortie de crise pour tous les États européens, qui payent actuellement la facture de leur relative incapacité d’action aux échelles nationales par une montée en flèche des populismes et des affrontements politiques, passe par un renforcement de l’Europe politique.

Le gouvernement Barnier tombé, il serait peut être encore temps que les forces politiques pro-européennes en France discutent au-delà des clivages partisans.

Nous invitons ces forces à se positionner par rapport aux grandes priorités de l’agenda de la nouvelle Commission européenne. Elles pourraient ainsi  définir une série d’engagements faisant consensus et permettant à la France de dépasser la crise politique interne en reprenant le leadership en Europe.

Ce travail permettrait également de constituer une plateforme pour une coalition qui serait autrement plus solide que le « socle commun » du gouvernement Barnier. En effet, n’ayant jamais reposé sur un accord ou une feuille de route négociée et transpartisane, ce socle commun n’a jamais eu d’autre horizon que l’adoption (échouée) du budget 2025. 

Pour arriver à définir ces priorités et cette plateforme commune, notre méthode serait d’associer non seulement des « grands » partis représentés à l'Assemblée nationale mais aussi des petits partis représentés au Sénat, dans les conseils régionaux ou au Parlement européen, à condition qu’ils se reconnaissent dans une orientation résolument proeuropéenne.

Cela permettrait de faire entendre de nouvelles voix, d’associer de nouveaux médiateurs, mais aussi de s’assurer d’une représentativité plus large tout en revalorisant le rôle des partis politiques.

À Volt, nous nous engageons pour une culture du compromis et pour une manière constructive de bâtir la politique du XXIème siècle, en plaçant le dialogue avec les autres partis et l'implication des citoyennes et des citoyens au centre de notre projet politique.