Condamnation de Nicolas Sarkozy : Volt appelle au respect des institutions judiciaires
Face aux remises en cause inédites de l’impartialité de l’autorité judiciaire après la condamnation de Nicolas Sarkozy, nous appelons au respect absolu de l’indépendance de la justice.

L’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy a été jugé coupable d’association de malfaiteurs et condamné à une peine de cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire. De même que la présomption d’innocence doit être respectée dans l’attente d’un jugement définitif en appel, nous acceptons et reconnaissons cette décision de justice et la peine qui l’assortit.
À l’inverse, nous condamnons fermement les menaces nominales et nombreuses adressées aux magistrat.e.s qui ont jugé collégialement de l’affaire, et dont la probité est remise en cause, alors même que les avocats de Nicolas Sarkozy n’ont pas déposé de demande de récusation au début du procès. Ces tentatives d’intimidation et de désinformation ne sont pas dignes de notre démocratie.
Nous n’acceptons pas davantage que l’impartialité d’un jugement – dont l’exposé des motifs est compilécompulsé dans un document de 400 pages – soit remise en cause. Nous récusons de même toute attaque contre l’institution judiciaire, dont les propres normes de fonctionnement, l’éthique et la loi, même, lui interdisent la gardent de se défendre publiquement.
En prononçant un mandat de dépôt à effet différé, l’institution judiciaire a en outre mis en œuvre une disposition créée par le législateur lui-même, en 2019, pour éviter une incarcération immédiate de l’ancien chef de l’État – un « privilège » dont n’ont pas bénéficié les autres condamnés. L’exécution provisoire n’est pas davantage la marque d’une cabale : environ 85 % des peines de prison de plus cinq ans en seraient assorties.
Les qualifications de « justice politique », de « complot », de « honte », de « coup d’État judiciaire », de « France humiliée », d’ « indignité » n’ont pas et n’auront jamais leur place dans notre vie publique, encore moins lorsqu’elles sont proférées par des responsables politiques. Il est inacceptable que le responsable d’un parti français central, Premier ministre il y a encore quelques jours, remette en cause l’institution judiciaire, comme il l’avait fait suite à la condamnation de Marine Le Pen.
Remettre en cause l'impartialité et qualifier une décision de justice de « complot », c’est saborder la démocratie et la confiance dans nos institutions, comme la dégradation de l’État de droit aux États-Unis, en Slovaquie ou encore en Hongrie en témoignent. La popularité ou l’impopularité d’une décision ne devraient pas conditionner le respect des décisions de justice par notre classe politique, cette dernière suscitant en outre bien plus de méfiance que la justice.
Volt France appelle au contraire à un renforcement de notre système juridictionnel, notamment en transformant l’autorité judiciaire en véritable pouvoir judiciaire, en augmentant les capacités de l’École nationale de la Magistrature et en renforçant les juridictions en sous-effectif chronique. La séparation des pouvoirs est au cœur de l’État de droit, une valeur européenne fondamentale que Volt défendra coûte que coûte.